« À 4 heures du matin, je me suis réveillé. Les pensées se bousculaient dans ma tête. « Comment dois-je le dire à ma femme ? »… Il faut que la vérité sorte, me suis-je dit, je ne peux plus vivre comme ça ». Je me suis donc levé, je me suis assis à la table de la cuisine et j’ai écrit une lettre.»

Depuis sept longues années, Christian Jungo lutte contre l’addiction à la pornographie.

C’est à l’adolescence, en découvrant un jour un magazine pornographique que ce jeune Suisse alémanique est pris dans une spirale qui va le conduire à un véritable esclavage. Les images pornographiques l’attirent de plus en plus, il est incapable de résister, mais en même temps, il ressent un profond sentiment de honte, de culpabilité et de répulsion.

Il continue pourtant à aller à l’église, et il est même actif dans le groupe de jeunes.

« J’avais honte de ma vie »

« Lorsque j’ai quitté le domicile familial, raconte-t-il, j’ai acheté mon propre ordinateur avec accès à Internet. Cela a scellé mon destin et augmenté la tentation de regarder du porno. J’ai remarqué que je commençais à vivre une double vie. D’un côté, je voulais vivre pour Dieu et de l’autre, j’étais attiré par le pouvoir pratiquement irrésistible de la pornographie… Mes pensées étaient accaparées par les images perverses… La pornographie réduit les femmes à des objets sexuels. Je me détestais pour cela et mon esprit me condamnait.

Chaque fois que j’ai regardé de la pornographie, je me suis juré de ne plus jamais le faire. Je me disais : « C’est la dernière fois !… J’ai demandé à Dieu son pardon… J’avais honte de ma vie. J’ai pensé encore et encore à l’hypocrite que j’étais. Néanmoins, le soir, je me suis retrouvé à regarder les mêmes sites web que ceux que j’avais condamnés la veille. Je n’arrivais pas à sortir de ce comportement compulsif. »

« Je ne peux plus continuer
à vivre ainsi… »

Cet esclavage a duré sept longues années. Christian se marie tout en sachant que ce ne sera pas une solution à son problème. Il a fallu du temps pour qu’enfin il réalise et reconnaisse qu’il est dépendant et qu’il a besoin d’aide, qu’il n’arrivera jamais à changer s’il n’y a pas une transformation radicale dans sa vie. Il réalise qu’il doit cesser de se mentir à lui-même, cesser de se persuader que d’une manière ou d’une autre les choses s’arrangeront. Il réalise qu’il a besoin d’aide de toute urgence.

Il commence donc par écrire cette lettre à sa femme où il s’humilie, lui demande pardon, lui explique sa honte et en même temps sa repentance profonde et sa détermination à chercher du secours.

« Regarder la vérité est très douloureux, conclut-il, mais la vérité me rendra libre. Je t’ai écrit cette lettre parce que je ne peux plus continuer ma vie ainsi… »

Pour avoir de l’aide, il s’adresse à un conseiller de l’Armée du Salut qu’un ami lui a suggéré de voir.

Auprès de celui-ci, il s’engage par écrit à ne plus retomber. Le combat est rude, mais il persévère et après trois mois, il commence à voir que ses pensées ont changé.

« Cependant, dit-il, il y avait des jours où je rentrais à la maison et où je n’avais qu’une seule chose en tête : regarder du porno… »

Alors, pour ne pas céder, il s’enferme dans sa chambre et il prie. Il lutte de toutes ses forces. Et parfois, le soir, après le travail, sachant que son épouse n’est pas encore rentrée à la maison, pour ne pas s’exposer seul à la tentation, il se rend dans la forêt, loin de toute connexion. « Je me protégeais ainsi de la stupidité de l’internet, dit-il. J’ai également sécurisé mon ordinateur à l’aide d’un logiciel de filtrage afin de ne plus pouvoir ouvrir ces sites redoutables. Résister à ma dépendance m’a demandé beaucoup de persévérance. »

Une fois de plus, le piège
se referme sur lui !

A un moment donné, après un long combat, ses défenses commencent cependant à s’effondrer. Au début, ce sont les publicités suggestives des magazines qui le séduisent. Après, il est saisi par une irrésistible envie de chercher des films pornos. A partir de ce moment, explique-t-il, « l’ennemi m’a pris en tenaille. » Une fois de plus, il est captif, le piège se referme sur lui. Il consulte des conseillers en toxicomanie pendant un an sans résultat. Tout va mal. Il ressent un profond sentiment de souffrance, il commence à douter et pense qu’il est finalement un cas désespéré.

A bout de force, il se met à genoux dans sa chambre, il est en pleurs. Il implore la grâce du Seigneur et demande un miracle, une délivrance totale.

Puis, il ouvre sa Bible et son regard est attiré par le texte du livre d’Ézéchiel, ch. 37, v. 23 :

« Ils ne se souilleront plus par leurs idoles et leurs images infâmes, ni par aucune de leurs offenses, car je les sauverai de tous leurs péchés et je les purifierai. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu ».

La délivrance à n’importe
quel prix !

Immédiatement, il réalise que c’est Dieu qui lui parle par ce verset. De nouveau, il est rempli d’une grande espérance. Son désir d’être délivré est tel qu’il est prêt à payer n’importe quel prix, et il s’accroche à l’espoir que le Seigneur fera un miracle.

Le dimanche 10 juillet 2011, il demande la prière dans l’église, et c’est là qu’il fait l’expérience d’une libération totale. Il sent que quelque chose de ténébreux le quitte, qu’un grand fardeau disparaît. « J’ai su que j’étais libre », s’exclame-t-il.

Et même s’il est prudent, n’osant plus faire confiance à lui-même, il est convaincu que le Seigneur l’a délivré.

« À partir de ce moment-là, dit-il, je ressens une liberté que je n’ai jamais ressentie auparavant. J’expérimente ce que Jésus a voulu dire lorsqu’il a déclaré : « Si le Fils vous libère, vous serez vraiment libres ».»

Mais il sait aussi combien il doit veiller pour ne plus jamais céder à aucune tentation.

Aujourd’hui, Christian Jungo sert Dieu comme pasteur dans l’église évangélique libre de Düningen, près de Freiburg, en Suisse (Freie Evangelische Gemeinde Düdingen-Freiburg).

Il termine son témoignage par ces mots: «La liberté ne signifie pas que l’on peut jouer avec le feu sans se brûler, mais elle signifie que l’on peut choisir de ne pas jouer avec le feu… Ce que Jésus a fait pour moi, il peut le faire pour toi. »

A.A.