«J’étais un jeune homme américain tout à fait ordinaire… jusqu’au jour où, soudain, rien n’alla plus…»
Par ce constat lapidaire commence le témoignage de John Joseph, un jeune garçon, semblable à des multitudes d’autres, dont les intérêts tournent autour du sport, du désir de popularité dans son cercle d’amis au lycée qu’il fréquente…
Élevé dans une famille militaire, John a passé une bonne partie de son enfance entre l’Amérique Centrale et les États-Unis. Après le lycée, il obtient une bourse d’études en tant que joueur de base-ball à Virginia Commonwealth University.
Des études qu’il résume par une autre phrase laconique :
«A la fin, la plupart des étudiants étaient prêts à assumer les responsabilités de l’âge adulte, mais pas moi…»
«Je suis devenu un monstre, un menteur et un voleur…»
En effet, c’est à partir de ce moment clé de sa vie, que John Joseph commence à perdre pied. Petit à petit, il perd le contrôle de son existence et s’installe dans une vie superficielle où la boisson et des parties fines entre amis occupent l’essentiel de son temps. Au début, il ne boit pas beaucoup, et les fêtes entre amis se limitent aux week-ends mais, comme il le dit lui-même dans son témoignage, paru dans le mensuel chrétien «Christianity Today», «les rencontres de fin de semaine se transforment en fêtes constantes tout au long de la semaine, et les beuveries occasionnelles en alcoolisme généralisé, à l’image d’«un cancer qui développe des métastases».
Sans but, sans véritables objectifs ou aspirations dans la vie, le chemin va le mener de l’alcool à la drogue. C’est surtout lorsqu’il prend sa première dose de cocaïne qu’il est pris dans un esclavage qui va durer de longues années. «La cocaïne a volé mon âme», dit-il.
Pour se faire un peu d’argent, il se met à vendre de la cocaïne et, rapidement, le piège se referme sur lui. «Je suis devenu un monstre, raconte-t-il, un menteur et un voleur, me servant des autres uniquement pour satisfaire mes désirs.»
Il passe la plus grande partie de son temps à la rue, et il perd les petits emplois comme serveur dans des bars qui lui avaient permis de vivre décemment jusque-là. Il n’a plus d’amis et se trouve dans une grande détresse, ne sachant plus comment s’en sortir.
«Cela ne pouvait pas changer mon cœur»
Dans une ultime tentative de reprendre pied, il s’inscrit à la Garde côtière des États-Unis. Dans les camps d’entraînement de cette organisation stricte, il espère trouver la discipline nécessaire pour restructurer sa vie mais, dit-il, «cela ne pouvait pas changer mon cœur».
Cependant, un jour, il y rencontre Art Thompson, un jeune chrétien, qui lui parle de l’Évangile, lui témoigne de sa foi et comment le Seigneur Jésus-Christ a transformé sa vie. Et bien que John n’accepte pas de l’accompagner à l’église – surtout parce que le dimanche matin, il est en général malade d’avoir bu trop d’alcool – il écoute attentivement son témoignage, et il désire profondément recevoir la même joie qu’il constate chez son ami.
Plus tard, un autre couple de chrétiens lui apporte le témoignage de leur foi, et il accepte alors de se rendre à l’église pour écouter le message de l’Évangile.
Au début – et durant une période assez longue – il reste cependant sur une interprétation du message de la Bible comme un appel à s’améliorer petit à petit soi-même, à chercher à faire de bonnes œuvres.
«Ainsi, dit-il, j’ai voulu faire de bonnes choses : j’ai commencé à m’occuper d’un club de base-ball, je me suis porté bénévole pour certains événements dans le lieu où j’habitais…»
Au cours de la deuxième partie de 2009, il a l’impression d’avoir réussi à devenir une meilleure personne. Il ne boit plus, il ne prend plus de drogues, et il commence à reprendre le contrôle de son existence, du moins c’est ce qu’il pense…
«Pour la première fois depuis le lycée, ma vie était en ordre…», se réjouit-il, et il arrive à la conclusion rassurante: «j’ai été sauvé par mes propres efforts».
Il y croit… jusqu’au 31 décembre de cette année 2009. Là, célébrant avec quelques amis la nouvelle année, il retombe dans une beuverie incontrôlée, au point que même ses amis, le lendemain, lui font part de leur consternation devant son comportement écervelé…
Rentré chez lui ce premier jour de l’an 2010, désespéré, réalisant qu’il ne pourrait jamais réussir à changer sa vie par lui-même, il ressent un profond besoin d’écouter un message de l’Évangile.
«J’avais péché contre Dieu et méritais son jugement…»
Peu de temps auparavant, il avait entendu parler d’un serviteur de Dieu du nom de John Piper, et il se connecte pour écouter un de ses messages.
Il est tellement saisi par les paroles du prédicateur qu’il se retrouve, debout dans sa salle à manger, totalement captivé.
«La prédication sur Dieu, sur le péché, la justice de Dieu et l’enfer ne ressemblait à rien de ce que j’avais jamais entendu. Pour la première fois, j’ai compris que je n’étais pas seulement coupable d’avoir commis quelques «mauvaises actions», mais que j’avais péché contre Dieu et méritais son jugement…»
Deux jours plus tard, le soir, il écoute à nouveau un message du pasteur Piper à partir de Jean 3, v. 16 : «Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle…», où le prédicateur insiste sur la responsabilité de chacun face à ce message, soulignant que notre destinée éternelle dépend de notre réponse à ces vérités de l’Évangile : une éternité passée auprès de Dieu, dans son royaume, ou loin de Lui, en enfer…
Une délivrance totale et une certitude inébranlable du pardon de Dieu
«Je revoyais soudain défiler devant moi les dix dernières années de ma vie, mes mensonges, mon alcoolisme, mon addiction aux drogues… et mes horribles péchés contre un Dieu saint. Je sentais leur poids écrasant, et sus que j’irais en enfer; et en même temps je sus que non, je n’y irais pas ! Car le poids de mon péché me fut enlevé en un instant, remplacé par la certitude que Jésus est Seigneur et que Dieu me sauvait. Ce moment déboucha sur un changement de vie immédiat et radical, Dieu m’enlevant mon cœur de pierre et me donnant un cœur de chair. Il m’avait délivré de mon péché», conclut-il.
Une délivrance totale, que John avait vainement cherché à obtenir par ses propres forces, une certitude inébranlable du pardon de Dieu et que jamais plus sa vie ne serait la même.
Une certitude aussi que désormais sa vie avait un sens, cette vie qu’il voulait désormais consacrer au service de Celui qui l’avait sauvé.
Et aujourd’hui, John Joseph est pasteur de Cheverly Baptist Church à Bladensburg, Maryland.