“ Péché, repentance… ! ”
« Pardonnez-moi d’employer encore ces termes… dépassés… anachroniques… qui peuvent aujourd’hui choquer ! »
Tel était en substance ce que disait à ses auditeurs un prédicateur, il n’y a pas si longtemps !
Il n’est pas le seul à penser ainsi, à tenir de tels propos embarrassés… et bien décidé à se démarquer d’un tel message.
En effet, de plus en plus nombreux sont ceux qui concluent que les gens de ce siècle ne veulent plus entendre ce vieil évangile-là, et encore moins y conformer leur vie.
Les pensées de ce temps, la philosophie, la psychologie, la psychanalyse, les mœurs et les modes sont tout autres… et beaucoup concluent :
« Soyons donc modernes et adaptons ce vieux mes- sage afin de ne pas être taxés de “ ringards ”, de “ dinosaures ” ou autres qualificatifs… », et certains d’ajouter :
« Aujourd’hui est le temps de la psy…, du théâtre, des clowns, des méthodes du show-biz et du marketing… pour “ faire passer ” un peu “ de Dieu ”!»
Ce que disent : Jésus, Paul…
Oui, hélas, dans toute une partie du christianisme, on en est arrivé là. Et il ne s’agit pas en cela du “ tout à tous ” dont parlait Paul, et de son souci de bien faire comprendre à ses divers interlocuteurs le message immuable de la croix.
Jésus, le Christ, n’a-t-il pas révélé à ses disciples (Év. de Luc : ch. 24 : v. 46 et 47):
« …Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations… »
Oui, nous avons bien lu :
« la repentance serait prêchée en son nom à toutes les nations… »
Et St Paul n’écrivit-il pas, plus tard :
« … A Jérusalem, dans toute la Judée, puis aux païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique des œuvres dignes de la repentance » (Actes 26 : 20).
Et c’est à de grandes personnalités, en l’occurrence le roi Agrippa et le gouverneur romain Festus, qu’il témoignait ainsi, résumant son message et son œuvre.
“ Un autre évangile ” !
C’est aussi ce que Paul reprocha aux chrétiens de Galatie, qui avaient abandonné le véritable message du Christ, pour “ un autre évangile ”, sorte de synthèse de courants théologiques “ judéo-chrétiens ”.
Dieu doit-il modifier son Évangile ?
Mais alors, qu’en est-il de nous ?
Les temps changent… les civilisations se succèdent… Les philosophies, théories et modes apparaissent et disparaissent… les mœurs évoluent… et pourtant :
« Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, comme l’écrivait l’Ecclésiaste, ce qui a été, c’est ce qui sera et ce qui s’est fait se fera ».
Les situations se répètent, et l’histoire des hommes balbutie et bégaye !
C’est pourquoi la tentation, “ la démangeaison ” (dira Paul à Timothée : 2 Timothée 4 : 1 à 5) d’entendre et de prêcher “ un autre évangile ” plus agréable, plus acceptable (!) renaît de génération en génération, mais bien plus de nos jours où l’influence des médias, télévision, internet, etc., est si grande.
N’est-ce pas ce que Jésus annonçait :
« …l’iniquité (“ l’anomia ”) se répandra à tel point que l’amour du plus grand nombre se refroidira,
mais celui qui restera ferme jusqu’au bout sera sauvé » (Ev. de Matthieu ch. 24 : v. 12 et 13).
Il est vrai que les hommes et femmes de chaque génération se croient uniques, et oublient ou méconnaissent que d’autres avant eux ont connu et vécu les mêmes tentations, les mêmes combats…
“ Arranger l’Évangile… ” !
N’est-ce pas en son temps ce que David a voulu faire en transportant l’arche sur un char neuf… abandonnant “ la vieille ” coutume des Lévites. « Soyons modernes, quoi ! »
Et la mort d’Uzza… le scandalisa, le traumatisa et… le ramena à l’obéissance à la Parole donnée par Dieu.
Un chantier en cours
“ Moderniser l’Évangile ”, construire des “ chars neufs ”, “ tailler les pierres de l’autel ”,
le rendre plus “ de notre époque ”,
plus acceptable pour les incrédules et en particulier
“ les intellectuels ” et autres “ sages ”, les “ spécialistes ” en tous genres…
sans oublier le peuple rendu plus qu’hédoniste, superficiel, et contestataire, par l’environnement artificiel créé et entretenu.
Alors, arrangeons un peu (puis un peu plus), le texte de la Bible, ajoutons des notes (non pas seulement archéologiques, historiques, linguistiques, qui sont utiles) mais d’autres qui orientent la lecture dans le sens souhaité, jusqu’à parfois lui faire dire le contraire de ce qu’il dit !
Et enveloppons le tout dans une démarche festive… Un autre évangile, très gai, dynamique, amusant,
non contraignant, “ large d’esprit ”.
De plus, cet autre évangile plaît aussi “ aux chrétiens ” à la foi défaillante, ou dont l’absence de foi ne “ supporte plus ” l’ancien Évangile, celui du Christ crucifié.
« Sortons-le des ornières du judaïsme, et du mes- sage des Hébreux, disciples du Messie, expliquent les “ sages ” et érudits de diverses écoles d’exégèse,
pour le purifier de toutes ses scories archaïques,
et l’illuminer de la sagesse des Grecs et autres penseurs de référence… »
Et pour quels résultats ?
Et qu’arrive-t-il alors ?
En quelques décennies, les dérives apparaissent !
Les églises s’étiolent et parfois meurent.
Jésus, s’adressant aux églises d’Asie, en soulignait les effets pervers, apparus en quelques dizaines d’années :
– Éphèse : (Apocalypse ch. 2),
encore solide, mais ayant abandonné, perdu son amour des commencements, et en danger…
– Smyrne (Apocalypse ch. 2) :
… dans l’épreuve…, en proie aux calomnies, dure- ment secouée…
– Pergame (Apocalypse ch. 2) :
pénétrée, influencée par la doctrine de Balaam… en danger à cause d’un courant théologique redoutable imposé par les “ Nicolaïtes ”…
– Thyatire (Apocalypse ch. 2)
« qui a laissé une dite “ prophétesse ” prendre dans l’église une dangereuse influence… »
– Sardes (Apocalypse ch. 3) :
une église “ morte ” spirituellement, mais qui donne le change.
– Laodicée (Apocalypse ch. 3) :
satisfaits d’eux-mêmes… mais aveugles quant à leur état réel et en grand danger.
– Philadelphie (Apocalypse ch. 3) :
l’église fidèle… qui garde avec soin et persévérance la Parole de Dieu, en butte à de sournoises attaques, mais assurée d’être gardée par le Seigneur, de la tentation, de l’épreuve qui s’étendra au monde entier…
Il n’a pas fallu longtemps pour que de telles évolutions se manifestent ! Que reste-t-il du grand réveil spirituel de la Pentecôte… ?
– Qu’en est-il des églises de notre temps ? –
Sans aucun doute, on y retrouve peu ou prou les situations décrites dans les textes précités.
Des théologies de “ l’absence ” qui veulent expliquer doctement pourquoi il n’y a plus de véritables conversions ni de miracles…
aux nouvelles doctrines et même sectes, en passant par des modes théologiques, psychologiques, d’animation… on note toutes les marques des “ réveils ” éteints du passé.
– Faut-il s’en étonner ? –
Mais l’observateur attentif se réjouit de voir soudain surgir tel un surgeon au sein même des églises décadentes,
ou en dehors, comme ce fut souvent le cas, au cours de l’histoire,
d’authentiques “ réveils ” qui réactualisent alors les actes des apôtres, les faits des Évangiles…, et amènent des hommes et femmes à se tourner vers Dieu dans une véritable métanoïa, tout comme auparavant,
et ressurgissent alors les signes de la présence de Dieu tels que toujours, quand le Christ-Jésus peut trouver accès dans les cœurs et les vies.
Faut-il s’en étonner ? Certes non, bien au contraire, car Dieu n’a pas changé, Jésus demeure le même et la Parole demeure inchangée, et le demeurera alors que “ cieux et terre passeront ”.
Ne laissons pas le découragement, ni la tentation de “ moderniser l’Évangile ”, ou d’adopter des ersatz, nous gagner.
Prêchons, vivons comme Paul, l’Évangile éternel, celui de Jean 3 : 16 ! « Car Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »
Celui du don de l’amour de Dieu : Jésus crucifié, Jésus ressuscité.
Le Messie souffrant, qui revient dans sa gloire.