Cet homme simple et humble est l’un des grands symboles de la foi véritable…

Un « anti-héros » en quelque sorte, mais un homme solide que rien n’a pu ébranler !

Il attendait avec une calme certitude que passent les ans et les jours,

que se déroulent les péripéties banales ou tragiques de l’histoire,

que vienne le moment qui lui avait été promis : Siméon, révèle la Bible, attendait !

Quels que soient les circonstances, les opinions des uns et des autres, les thèses et déclarations, les avis officiels et modes de pensée, les philosophies et théologies… Siméon attendait, sans se laisser ni impressionner, ni séduire, que s’accomplisse la parole que Dieu lui avait donnée !

Non pas en illuminé, ni en homme têtu et borné, non, tout simplement le vieux Siméon, qui avait tant vu et entendu tout au long de sa longue vie, savait faire la différence entre l’écume des agitations et ambitions humaines et les réalités profondes de l’existence, et du dessein de Dieu.

Siméon était fidèle et humble mais solidement établi sur ce qu’il avait reconnu pour vrai.

« Je sais en qui j’ai cru… » dira Paul, le lettré juif ; et parlant de sa foi et du Christ Jésus, il ajoutera : « … et je sais qu’il a le pouvoir de garder ce qu’il m’a confié jusqu’au bout ».

L’expérience de Paul, comme celle de Siméon, leur aurait permis de proclamer comme l’aveugle guéri par Jésus.

« Je sais une chose ! Avant j’étais aveugle, mais maintenant je vois » et toutes les arguties, les moqueries, les menaces voilées des religieux ou des puissants, n’altérèrent pas la foi rayonnante de l’un, ni des autres.

Siméon connaissait l’espérance d’Israël, les écrits des prophètes, la foi qui avait porté le peuple juif durant tant de siècles, l’attente du Messie…

Et si beaucoup, alors que depuis quelque 400 ans s’était tue la voix prophétique, alors que les armées d’occupation romaine étreignaient Israël dans leur dictature d’airain,

si beaucoup ne vivaient plus cette attente messianique :

  • rationalistes religieux et autres,
  • politiciens et affairistes,
  • romanisés ou hellénisés,
  • intelligentsia opportuniste,
  • théologiens des divers sectes et courants,
  • mondanisés de pensée et de vie…

lui, et quelques autres, « levaient les yeux » plus haut, plus loin…

Le prophète n’avait-il pas dit, parlant de la Parole venue de Dieu : « Si elle tarde, attends-la, car elle s’accomplira certainement » !

Il en est toujours ainsi quant aux paroles que Dieu a données.

Le Messie est venu une première fois « au temps marqué », Messie souffrant et Sauveur, qui reviendra, comme l’annoncent les Saintes Écritures, une seconde fois en Messie glorieux…

A notre tour, nous nous trouvons tel Siméon, dans un temps d’attente.

Dans notre monde ébranlé, en dérive en tant de domaines,

où tous les repères sont effacés et les foules désorientées, où même ceux qui disaient avoir « la foi » se sont « refroidis » comme l’avait prophétisé Jésus, « grand nombre influencé » par l’environnement matérialiste, hédoniste,

séducteur et athée…,

il faut s’arc-bouter, « résister », comme Marie Durand exhortait ses compagnes de prison à le faire, en d’autres temps très difficiles, eux aussi !

Il y a aujourd’hui, comme à toutes les époques aux vents contraires :

les tièdes qui faiblissent,

les mondains qui se mondanisent, les politico-religieux qui calculent, les « fidèles » qui ne le sont plus,

les « pseudo-sages » qui incitent à composer…

Les chrétiens de notre époque sont confrontés aux tentations et pièges de toujours,

accentués par la pression et l’influence redoutables des médias, de la télévision, d’internet…

Mais, au milieu de ces courants dangereux,

Siméon n’aurait pas plus faibli que lors de la première venue du Messie.

Sa fidélité et sa foi ont permis à Dieu d’accomplir pour lui le miracle promis.

Celui qui a gardé Siméon tout au long de ses jours et années, quelles qu’elles furent, paisibles ou difficiles, peut garder en tous temps quiconque se confie en lui !

Le Dieu saint, à qui rien n’est impossible, connaît « le jour et l’heure » où se refermera la parenthèse de l’histoire des hommes.

L’essentiel pour nous n’est-il pas de déclarer résolument, et de vivre comme le fit Josué, face aux indécis et faibles du peuple d’Israël de son temps : « Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel ».

Cette parole est toujours d’actualité !

« Dieu honore toujours ceux qui l’honorent » La joie de Siméon peut être la nôtre.

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