«…Pourquoi n’ai-je encore reçu aucune nouvelle de toi, et n’ai-je encore reçu aucune réponse à toutes les lettres que je t’ai envoyées ?

Je t’ai pourtant écrit : Depuis le moment où je commence mon long voyage, tu dois me faire connaître tout ce qui se passe à la maison ! Pourquoi pendant plus d’un mois n’ai-je reçu aucune lettre ?»

Et l’homme qui écrit ce message à sa femme s’informe ensuite de la santé de la famille et de ses amis…

Banal, penserez-vous ! Oui, certes, mais quand on sait que cette lettre a été écrite il y a près de 3000 ans, l’impression de banalité fait place à la réflexion : ces hommes et femmes vivant dans l’empire néo-babylonien étaient donc comme nous, connaissaient les mêmes préoccupations, les mêmes attentes, les mêmes craintes, les mêmes sentiments…

Et que dire de cette autre lettre, bien plus ancienne encore :

«Ainsi parle Ginik-Mardouk à sa bien-aimée. Ecris-moi pour me donner de tes nouvelles ! Ecoute Je suis allé à Babylone. Je ne t’ai pas vue et j’en fus attristé. Fais-moi savoir la date de ton retour pour que je puisse retrouver la joie. Reviens au mois d’Arachsama (novembre). Puisses-tu vivre éternellement pour me rendre heureux».

Il y a quelque 4000 ans que ce fiancé a envoyé ce message d’amour à la jeune fille qu’il aimait. C’est l’une des plus anciennes lettres d’amour qui ait survécu à l’épreuve du temps.

Autre information venue de cette même lointaine époque, cette lettre plus prosaïque où un jeune homme, travaillant à la construction d’un barrage, demande à son père de lui faire parvenir un colis de nourriture

car il y a pénurie à l’endroit où il se trouve :

«…Je vous envoie de l’argent. Envoyez-moi pour la valeur de cette somme, du poisson ou quelque chose de bon à manger!»

«Il n’y a réellement rien de nouveau sous le soleil» comme le dit l’Ecclésiaste dans la Bible ! «Ce qui a été c’est ce qui sera, ce qui s’est fait se fera !»

Ce n’est pas là une constatation fataliste, mais l’évidence !

Les civilisations naissent, s’affirment, semblent défier le temps puis se délitent et disparaissent…

L’homme, la femme demeurent les mêmes, et si «les décors» dans lesquels ils évoluent se modifient, l’âme humaine, ses aspirations, ses espoirs, ainsi que les besoins fondamentaux de leur existence ne changent pas.

Le désir profond de justice, de paix, de bien-être matériel, de santé… les élans du cœur vers l’amour, l’amitié,

l’espérance d’une vie épanouie et digne d’être vécue sont de tous les temps… ainsi que, hélas, les bassesses, mesquineries, oppressions, cruautés et violences, et exploitations de toutes sortes…

Ces hommes et femmes de Babylone, d’Assyrie et d’ailleurs, sont tout à fait semblables à nous et ces quelques échos de leur vie le démontrent, nous émeuvent parfois, et nous appellent à la méditation, toujours.

Ce sont d’autres nous-mêmes, et les messages venus d’au-delà des millénaires et des civilisations soulignent combien folles et coupables sont les discriminations raciales et autres, les persécutions et les dictatures de toutes obédiences, tant celles d’hier que d’aujourd’hui…

ainsi que toutes les prétentions à vouloir imposer aux autres des idéologies ou modes de vie…

Que de souffrances des hommes ont infligées aux autres hommes! Et rien ne prouve, loin s’en faut, que ce nouveau millénaire sera différent ; les haines, les guerres, les oppressions, les ambitions paranoïaques, l’exploitation des uns par les autres, l’égocentrisme… sont tout aussi présents !

Et pourtant, face à la vie, face à la mort, les hommes sont un. Leur destinée est commune !

Il y a quelque 2000 ans le Christ a appelé tous les êtres humains à rejeter toute haine, toute violence, toute parole, toute action, tout comportement qui occasionnent à l’autre, petit ou grand, quelque souffrance…

Il a montré, par sa vie et sa mort, qu’il n’y a d’espoir que dans le pardon, le respect de l’autre, le partage, la bonté… Il n’y a aucune naïveté dans ses propos, bien au contraire, ils témoignent d’une parfaite connaissance de l’homme et de sa destinée terrestre et éternelle.

C’est là le message de l’Évangile, aussi neuf, vrai, sûr pour l’homme d’aujourd’hui qu’il l’était pour celui d’hier et le sera pour celui de demain.

Et c’est à la lumière de cet Évangile que la destinée des êtres humains s’éclaire et que tout prend son sens. Et c’est aussi en recevant le message de l’appel de Dieu que l’homme peut s’extraire de sa finitude, du péché qui l’étreint et le domine, pour commencer une vie nouvelle sur les pas du Christ et par sa force.

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