«J’aimerais vraiment avoir votre foi, votre espérance!» Cette déclaration franche et admirative, dans sa simplicité mais surtout par sa teneur, disait beaucoup. La femme d’âge mûr qui ainsi venait de s’exprimer s’adressait là, entre deux rayons d’un supermarché, à une chrétienne dont le rayonnement, la vie de Christ en elle, était manifestement visible et avait interpellé cette dame. 

Certes, il n’appartenait qu’à elle de rechercher Dieu, de lire sa Parole et de découvrir en Jésus son Sauveur et Seigneur. Et dès lors, elle aussi elle expérimenterait cette parole de l’apôtre Paul aux Romains : «l’Evangile de Christ : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit!» (Romains ch.1, v. 16).

Alors, ce qu’elle entrevoyait dans la vie de son interlocutrice chrétienne deviendrait réalité également dans sa vie, à savoir la lumière d’en Haut qui pénètre et éclaire l’existence de quiconque se tourne vers Dieu et se confie en Lui ! 

Une quête sans fin

Autrement qu’en est-il? Hors de la lumière et de l’espérance éternelle, l’homme ne peut être qu’étreint par le sentiment de sa finitude. Bien sûr, il peut alors se lancer, volontairement ou non, dans une multitude de voies d’oubli, de «plaisirs artificiels», de divertissements, au sens pascalien du terme, afin de tenter de s’extraire de cette condition humaine qui l’insatisfait voire l’angoisse! Quête inextinguible, recherche perpétuelle du bonheur… que l’auteur des Pensées analyse clairement : «Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité, et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaie inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant dans les choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu lui-même.»

Condamné à voir sa vie s’étioler ?

L’homme a été créé par Dieu et pour Dieu et en dehors de Dieu, il ne peut trouver le bonheur, avait, au IVe siècle, expliqué saint Augustin dans son ouvrage «De moribus Ecclesiae»

Mais il y a quelque trois millénaires, l’Ecclésiaste, dont la position de roi lui avait pourtant offert tant «d’opportunités», dressait lui aussi le constat désabusé mais lucide auquel tout homme sans Dieu finit par arriver : «Vanité des vanités, tout est vanité et poursuite du vent !»

L’homme serait-il donc condamné à sombrer dans un pessimisme, qui ne s’avoue pas toujours et à voir, petit à petit, s’étioler les jours de son existence, sans perspectives, sans espérance ?

Non, heureusement il n’en est pas ainsi… car l’espérance, la foi de celui qui a rencontré le Christ comme son Sauveur transcendent toutes les finitudes.

Non pas un Dieu lointain, mais un «Père Céleste»

«Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles» affirmait l’apôtre Paul aux Corinthiens (2 Cor. ch. 5, v. 17) et désormais chaque homme peut faire siennes ces paroles de Paul aux Galates (ch. 2 v. 20) «C’est Christ qui vit en moi,… je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.»

Tel est même le « sceau divin » sur et dans la vie de tout vrai chrétien et la réalité vécue par les enfants de Dieu, quelles que soient les épreuves inhérentes à la vie sur terre, ainsi que le révèle le Psalmiste (Ps 84, v.7): «Lorsqu’ils traversent la vallée de Baca, ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre aussi de bénédictions».

Et dès lors, sachant notre vie dans la bonne main de notre Dieu (Jean 10, v. 29) le chrétien véritable marche «plein de confiance, par la foi et non par la vue», cette foi qui, quels que soient les événements, nous porte et éclaire toutes choses. Cette foi qui est aussi «la ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.» (Hébreux ch. 11, v. 1) et la certitude que «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains ch.8, v.28).

«Je sais que mon Rédempteur est vivant»

Mais cette espérance ne repose pas seulement sur un espoir ou de simples promesses d’hommes, mais bien sur les promesses de Dieu lui-même qui, en Jésus-Christ, sont «oui et amen». Elle s’enracine également sur une expérience profonde et personnelle de la réalité de la présence de Dieu, de cette réalité que seul celui qui «est né d’en Haut peut voir, celle du Royaume de Dieu», (ainsi que l’expliquait Jésus à Nicodème: Jean, ch. 3 v. 3) et qui dès lors guide chacune des pensées et actions de l’enfant de Dieu… témoignage extérieur d’une vie que Dieu approuve, qui par le Saint-Esprit, devient intérieur et réjouit le cœur de son enfant !

C’est pourquoi quelles que soient les difficultés personnelles et épreuves rencontrées ou les duretés des temps et bouleversements en ce monde, l’homme de Dieu ne sombre jamais dans le pessimisme, encore moins dans le nihilisme, car il sait que les temps sont dans la main de Dieu et que d’autres temps viendront pour lui-même et pour le monde… et il peut dire avec Job (Job 19, v. 25) «Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre»… Dès lors il est naturel que, comme l’a si bien évoqué Jean-Sébastien Bach, sa joie demeure…

La certitude de la vie éternelle 

Et cette joie, cette foi, cette espérance dépassent ô combien, notre existence d’homme ici-bas car comme l’a annoncé le Christ: «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5, v.24), et c’est bien la certitude de la vie éternelle en Jésus-Christ qui nous anime ! 

La certitude de la vie après la mort qui nous porte et nous amène à ne pas être affligés «comme ceux qui n’ont point d’espérance» (1 Thess. 4, v. 13) mais bien au contraire, «oubliant ce qui est en arrière et nous portant vers ce qui est en avant, nous courons vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ». (Phil, ch. 3, v. 14).

Et au-delà de nous-mêmes, nous saluons et attendons pour l’humanité, comme l’ont salué avant nous les prophètes, selon la promesse, le temps qui verra «de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.» (2 Pierre, ch. 3, v. 13 et 14).

«Si vous saviez quelle douce espérance, le Dieu de paixfait rayonner des Cieux…»

Alors, fermement campés sur la Parole de Dieu, forts de sa présence, de la joie profonde et de l’espérance éternelle qu’Il a mises en nos cœurs, il nous faut avancer fidèlement et paisiblement sur le chemin tracé par Dieu… «Travailler tandis qu’il fait jour» et mettre en pratique cette Parole du Christ à ses disciples: «Allez… et annoncez la Bonne Nouvelle» ! Oui, partager cette expérience unique d’une vie transformée et illuminée par la rencontre avec notre Sauveur en Jésus-Christ, témoigner de notre foi et de l’espérance éternelle qui désormais nous porte… et l’annoncer à ceux qui encore aujourd’hui en sont privés et demeurent sans espérance et dans la crainte de la mort. Leur dire simplement comme le dit ce beau et vieux cantique :

«Si vous saviez quel Sauveur je possède,
Il est l’ami le plus tendre de tous…
Si vous saviez la paix douce et profonde que le Sauveur en mon âme apporta…
Si vous saviez quelle douce espérance,
le Dieu de paix fait rayonner des Cieux…
Mon Sauveur vous aime, ah ! cherchez en lui, votre ami suprême, votre seul appui !»

E.C.